A vivre et revivre ...
Johan, Il adore rassembler, assembler des âmes et des savoirs, des goûts et des histoires, car c'est comme ça qu'il aime manger : avec le verbe partager. Il aime les grandes tables en bois abîmées de rides d'un temps qui fut, de celles qui encore sont solides, fort capables d'attirer art et convives, arrosant la rétine d'un réconfort dont les matières patinées seules ont le secret. C'est à cette table chargée d'aura que dix plats se sont placés devant nos échines curieuses, arc-boutées juste pour saliver, déguster, puis lécher enfin. Léchées oui qu'elles furent, ces assiettes en céramiques créatives ! Et c'est bien là l'honneur minimal qui puisse être offert à ces deux chefs et consors, celui de leur rendre leur dû plus propre qu'il ne fût. Éclaboussés nous fûmes, justement, par ces idées curieuses, ces associations audacieuses, ces breuvages qu'un amateur de grand vin laperait avec culpabilité. Je rêve encore de cette gueuze merveilleuse offerte d'entrée de jeu, chichement, modestement, comme un cadeau dont la valeur ne s'appréhende qu'au travers de l'expérience, celle d'avoir la bouche prête, juteuse, en fête. Ah, c'est qu'il connecte Johan, c'est qu'il tisse sa toile ! Transformer un lundi après-midi pluvieux de janvier en potes-au-feu avec des inconnus, c'est sûrement ça, être un grand chef !
Nous avons savouré tant l'assiette que le verre et le moment. Le tout préparé et servi avec autant de talent que de passion.
Un moment suspendu merveilleux!